La dysplasie de la hanche est une malformation congénitale de l’articulation coxo-fémorale, qui peut parfois passer inaperçue dans le jeune âge. Il est pourtant intéressant d’en faire le diagnostic le plus tôt possible, car sa prise en charge s’avère toujours moins lourde chez le jeune enfant, tant qu’il est en phase de croissance.
C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter un chirurgien orthopédique pour envisager un diagnostic de dysplasie de la hanche précoce car, paradoxalement, il peut alors parfois éviter une intervention chirurgicale.
Qu’est-ce qu’une dysplasie de la hanche ?
La dysplasie coxo-fémorale est une anomalie de développement de la hanche, caractérisée par un défaut de recouvrement de la tête du fémur par la cavité acétabulaire du bassin. Il s’agit le plus souvent d’un cotyle sur l’os du bassin trop peu recouvrant, ou d’un angle trop marqué sur le col fémoral, les deux anomalies pouvant évidemment coexister. Cette anomalie toucherait environ 3 à 6 % des enfants.
Ce défaut de recouvrement de la tête du fémur entraîne son usure prématurée, car les contraintes mécaniques ne sont plus dans le bon axe.
C’est ainsi que vont apparaître progressivement des troubles mécaniques et fonctionnels, évoluant à terme vers une arthrose précoce et des douleurs articulaires (arthralgie de la hanche), plus ou moins intenses et plus ou moins handicapantes.
Ce déséquilibre peut même avoir progressivement des répercussions sur tout l’appareil locomoteur et la colonne vertébrale.
Comment diagnostiquer une dysplasie de la hanche ?
La dysplasie de la hanche se développe le plus souvent d’un seul côté, de manière asymptomatique au début, et donc sans signes cliniques marqués. Son diagnostic peut alors se faire de façon fortuite, sur une imagerie médicale, ou de façon tardive, sur des adultes ayant terminé leur développement osseux.
Examen clinique d’une dysplasie de la hanche
Dans sa forme classique, la dysplasie de la hanche unilatérale va entraîner une asymétrie de longueur, absente en revanche sur les formes bilatérales.
En dépistage systématique, le diagnostic post-natal est effectué dès la naissance chez le nouveau-né, avec un examen clinique type manœuvre de Barlow. Les équipes pédiatriques vont vérifier notamment la stabilité des deux hanches, la longueur des deux jambes ainsi que le degré d’abduction quand on écarte les deux membres postérieurs, normalement égal et symétrique des deux côtés.
C’est en principe un examen systématique.
Il peut toutefois ne pas être concluant, notamment si la dysplasie coxo-fémorale est discrète ou bilatérale.
Lorsque la dysplasie n’est pas diagnostiquée chez le nouveau-né, elle doit être suspectée ultérieurement en cas d’anomalies des hanches, de douleurs, d’arthrose prématurée ou de luxation.
Examens d’imagerie médicale pour une dysplasie coxo-fémorale
L’imagerie médicale est essentielle pour objectiver une dysplasie de la hanche, et la quantifier. Elle peut se faire selon les cas par radiographie, par arthro-scanner ou par échographie, avec une mesure des angles formés entre la tête du fémur et la ligne acétabulaire.
Il faut l’envisager systématiquement en cas de doute à l’examen clinique, ou sur un examen clinique négatif, mais dans un milieu à risques (cas de dysplasie de la hanche chez les parents ou dans la fratrie par exemple).
Quel traitement pour une dysplasie de la hanche ?
Le traitement d’une dysplasie de la hanche n’est pas systématiquement chirurgical : il va dépendre à la fois de l’intensité des symptômes, et du moment où le diagnostic est posé. C’est pourquoi la prise en charge précoce par un spécialiste de la dysplasie est toujours conseillée.
Prise en charge médicale de la dysplasie coxo-fémorale
Dans le cas où le diagnostic de dysplasie de la hanche s’avère positif chez un nourrisson, le jeune enfant en phase de croissance se verra prescrire un traitement mettant à profit le remodelage osseux naturel, pour maintenir la hanche dans la cavité acétabulaire, et favoriser le recouvrement optimal de la tête du fémur.
Plus le nouveau-né sera pris en charge rapidement, plus le traitement sera court et léger. La chirurgie n’est alors pas toujours nécessaire, en privilégiant un traitement orthopédique non invasif, comme le port d’une attelle pendant plusieurs mois (attelle de Tübingen ou attelle d’abduction thermoformée).
En cas de luxation associée, celle-ci est réduite et l’articulation immobilisée.
Prise en charge chirurgicale de la dysplasie de la hanche
Sur les cas les plus avancés, la chirurgie conservatrice de la hanche a pour objectif de rétablir les contraintes mécaniques naturelles sur le cartilage du cotyle et de la tête fémorale. La technique va dépendre du type de malformation, afin selon les cas de rouvrir le cotyle (ostéotomie péri acétabulaire ou PAO), d’atténuer l’angle du col fémoral (ostéotomie fémorale), ou d’associer ces deux méthodes.
La rééducation par le kinésithérapeute va être ensuite plus ou moins longue, selon l’importance des répercussions musculaires ou tendineuses.
Seuls les cas les plus avancés avec complications arthrosiques peuvent imposer au chirurgien orthopédique de proposer une prothèse de hanche, d’où l’intérêt d’un diagnostic de dysplasie de la hanche précoce, si l’on souhaite éviter plus tard un geste chirurgical plus lourd.