Quelles pathologies peut-on soigner avec une électrolyse percutanée intra-tissulaire (EPI) ?
TENDINITES
- Mode de traitement : EPI associée à des exercices d’étirement spécifiques, dits excentriques (voir encadré ci-dessous).
- Bénéfices attendus : réduction de la douleur, retour à une activité normale, reprise d’une activité sportive.
Études menées sur le sujet
Une étude menée sur le traitement d’une tendinite du genou a montré de bons résultats sur le long terme.
- Cadre : menée sur une période de 10 ans, l’étude portait sur une cohorte de 40 patients atteints de tendinites du genou à divers degrés d’avancement.
- Méthodologie : le traitement a associé 10 séances d’EPI au maximum et des séances d’exercices excentriques deux fois par semaine, toutes les deux semaines.
- Résultats : cette étude a permis de constater une récupération rapide des capacités de mouvement de base du genou (amplitude, absence de douleur) et un retour à l’activité sportive sans rechute sur le long terme pour la majorité des patients suivis.
Plusieurs autres études sur les tendinites du genou et du coude (ou « tennis elbow ») ont également permis de constater une diminution de la douleur et une amélioration des mouvements (aisance, amplitude) chez les patients traités.
BLESSURES MUSCULAIRES
- Mode de traitement : EPI associée, ou non, à des exercices d’étirement spécifiques, dits excentriques.
- Bénéfices attendus : arrêt du processus inflammatoire, réparation des tissus, reprise d’une activité normale et sportive.
Études menées sur le sujet
Une étude menée sur le traitement d’une déchirure du muscle pectoral majeur a permis de constater des effets probants sur le court terme :
- Cadre : cette étude a été menée sur un sportif de trente ans (gymnaste) pendant un an.
- Méthodologie : Le patient a été traité une fois par semaine par des EPI associées à des étirements excentriques deux fois par semaine.
- Résultats : Les conclusions de l’étude montrent que la méthode EPI a permis à la personne blessée de retrouver sa mobilité et ses capacités sportives précédant la blessure.
Cette étude doit cependant être validée sur le long terme, afin de vérifier l’absence de rechutes.
Par ailleurs, selon une étude menée sur des souris, la méthode EPI permettrait de traiter efficacement des lésions sur les quadriceps. Elle relancerait la vascularisation dans les tissus abîmés, agissant ainsi sur le processus inflammatoire. De nouvelles études doivent cependant être menées pour valider cette approche chez l’humain.
« Qu’est-ce qu’un étirement excentrique ? »
La contraction excentrique d’un muscle est associée à un étirement du muscle. Elle permet de contrôler le mouvement et de le freiner : par exemple lorsqu’on pose sa main doucement sur une table, qu’on repose le pied par terre après avoir levé la jambe. Sans cette retenue musculaire, la main ou le pied tomberait brusquement.
La contraction excentrique est opposée à une contraction concentrique, qui entraîne une contraction du muscle (et non un étirement) permettant par exemple de tirer un objet vers soi ou de le soulever.
Dans le cadre d’un traitement EPI, la sollicitation du muscle ou du tendon dans un mouvement d’étirement excentrique favoriserait le développement, la maturation et la liaison des fibres de collagène entre elles, rompues lors de la lésion. Ce type d’étirements soutient donc le processus de régénération induit par l’EPI.
Bénéfices principaux de l’électrolyse percutanée intra-tissulaire (EPI)
Les bénéfices attendus après une intervention par EPI, associée ou non à des séances d’étirements excentriques, sont les suivants :
- Un traitement précis de la zone lésée grâce à l’usage de l’échographie, permettant de diriger l’intervention
- Un impact immédiat sur le processus de régénération tissulaire au sein du tendon, du ligament ou du muscle traité
- Une efficacité supérieure à d’autres techniques et un taux de rechute faible selon les études publiées
Application de la méthode EPI
Attention : cette méthode n’est pas encore pratiquée ni autorisée en France !
L’électrolyse percutanée intra-tissulaire n’est pas encore autorisée en France. Elle est pourtant utilisée dans une quarantaine de pays et a par exemple été appliquée sur le tennisman Raphael Nadal.
Elle peut être un moyen thérapeutique d’avenir à considérer dans la prise en charge des tendinites résistantes au traitement classique.