Stabilisation acromio-claviculaire
Vous avez une luxation acromio-claviculaire
Vous allez être opéré d’une stabilisation acromio-claviculaire
Vous avez une luxation acromio-claviculaire
Vous allez être opéré d’une stabilisation acromio-claviculaire
Stabilisation acromio-claviculaire
L’omoplate comporte plusieurs parties osseuses notamment l’acromion qui est la partie haute de l’omoplate et la coracoïde qui est un crochet osseux en avant de l’omoplate (figure 1).
L’articulation acromio-claviculaire relie l’acromion à la clavicule. Elle est maintenue par plusieurs ligaments qui sont des sortes de rubans plus ou moins élastiques. On différencie les ligaments acromio-claviculaires qui sont autour de l’articulation, des ligaments coracoclaviculaires qui sont à distance de l’articulation et relient la coracoïde à la clavicule (figure 1).
Lors d’un traumatisme au niveau de l’épaule, ces ligaments peuvent être rompus. L’articulation acromio-claviculaire n’est plus maintenue, l’épaule et l’omoplate sont tirées vers le bas par les forces de la pesanteur et la clavicule est ascensionnée vers le haut par les muscles (figure 2 et photo 1). On parle alors de luxation acromio-claviculaire pouvant être responsable de phénomènes de fatigabilité, de douleur, et de déformation visible.
La luxation acromio-claviculaire ne se réduit pas spontanément, et en l’absence d’un geste chirurgical la clavicule reste ascensionnée. Les ligaments ne cicatrisent pas en position efficace ce qui empêche le maintien de la clavicule.
Cette position haute de la clavicule, mis à part le désagrément esthétique, peut être responsable d’une gêne permanente et d’une fatigabilité lors de certaines activités de la vie courante ou sportive.
Le but de la stabilisation acromio-claviculaire est de remettre la clavicule à niveau et de retrouver le fonctionnement optimal de l’épaule permettant ainsi la reprise de toutes les activités sans gêne.
La stabilisation acromio-claviculaire consiste à replacer la clavicule à son niveau naturel, et cela de manière durable. Ce geste est réalisé sous arthroscopie, ou bien par une petite incision en avant de l’épaule. L’arthroscopie consiste à réaliser deux ou trois petites incisions de 5 mm chacune autour de l’épaule. Un arthroscope, c’est-à-dire une petite caméra, est introduit par l’une d’entre elles pour la visualisation et des instruments de petite taille sont introduits par les autres incisions pour réaliser le geste chirurgicale.
Si la chirurgie est pratiquée précocément après le traumatisme, il suffit de réduire la clavicule à son emplacement naturel. Les ligaments rompus peuvent alors cicatriser en bonne position et maintenir durablement la clavicule. Il s’agit de la « stabilisation simple ». Elle est le plus souvent réalisée sous arthroscopie. Le principe est d’abaisser la clavicule, de relier la clavicule à la coracoïde par un système de fils résistants qui sont noués entre eux. La clavicule est ainsi maintenue en place, ce qui permet la cicatrisation efficace des ligaments (figure n°3 et n°4, photo n°2).
Si la chirurgie est pratiquée à distance du traumatisme, la faculté des ligaments à cicatriser sera dépassée. Il faudra alors remettre la clavicule à niveau et remplacer les ligaments rompus par un nouveau ligament. Il s’agit de la « ligamentoplastie ». Elle nécessite le plus souvent une incision courte en avant de l’épaule, mais peut parfois être réalisée sous arthroscopie. En plus de la stabilisation simple qui est faite par un système de fils résistants entre la clavicule et la coracoïde, un remplacement ligamentaire est effectué. Pour cela, l’extrémité de la clavicule est sectionnée (figure n°5). Le ligament acromio-coracoïdien, qui est un ligament accessoire tendu entre la coracoïde et l’acromion, est détaché de ce dernier. Il est ensuite fixé dans la tranche de section de la clavicule, remplaçant ainsi les ligaments rompus (figure n°6, photo n°3).
Quelle que soit la technique utilisée, l’intervention dure en moyenne 1 heure et nécessite une hospitalisation de 2 jours.
L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou sous anesthésie générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant 10 jours. Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire. Une attelle coude au corps sert à immobiliser et à protéger votre épaule.
Pendant les 6 premières semaines suivant l’opération, votre épaule est immobilisée dans une attelle coude au corps. Après la 6ème semaine et la visite de contrôle chez votre chirurgien, vous pouvez enlever définitivement votre attelle et commencer la rééducation qui consiste à retrouver la souplesse, la force et la coordination de votre épaule.
Il faut souvent attendre le 2ème mois pour reprendre le volant. La reprise du travail survient en général entre le 2ème et le 3ème mois et cela en fonction de votre profession. La reprise d’un travail de bureau peut s’effectuer rapidement après l’intervention.
La reprise des activités sportives ne sollicitant pas l’épaule est envisageable après le 2ème mois. Il faut attendre le 4ème mois pour reprendre tous les sports notamment ceux sollicitant votre épaule en cas de stabilisation simple. Ce délai passe à 6 mois pour la ligamentoplastie.
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien vous donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
La disparition de la déformation, des douleurs et des sensations de fatigabilité est rapide après l’opération. La récupération complète de la mobilité et de la force musculaire survient en général entre le 2ème et le 3ème mois.
Les ligaments cicatrisés et le ligament remplacé ne sont pas meilleurs que les ligaments d’origine et une nouvelle rupture peut toujours survenir lors d’un traumatisme. L’évolution peut aussi se faire vers une distension ligamentaire ou encore une arthrose de l’articulation acromio-claviculaire.
Les résultats de cette chirurgie restent néanmoins très encourageants puisqu’on retrouve une articulation stable, une disparition des douleurs et une reprise de toutes les activités dans plus de 90% des cas.
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Amélie
/
27/10/20
Bonjour, comment se déroule l'opération de la luxation acromio-claviculaire ?
Sara
/
20/10/20
Bonjour docteur, quand faut-il opérer une luxation acromio-claviculaire ?