Recentrage rotulien
Vous avez un dysfonctionnement rotulien
Vous allez être opéré d’une chirurgie de recentrage rotulien sous arthroscopie
Vous avez un dysfonctionnement rotulien
Vous allez être opéré d’une chirurgie de recentrage rotulien sous arthroscopie
Recentrage rotulien
Le genou correspond à l’articulation entre le fémur et le tibia. La rotule est une troisième partie osseuse qui est située en avant et qui fait partie de l’articulation. Les surfaces articulaires de glissement sont recouvertes de cartilage. La stabilité de la rotule est assurée par le tendon quadricipital en haut, le tendon rotulien en bas s’insérant sur une bosse du tibia appelée Tubérosité Tibiale Antérieure, et les ailerons rotuliens sur les côtés. Les ailerons sont des sortes de rubans plus ou moins élastiques situés de part et d’autre de la rotule et la reliant au fémur (figures 1 et 2).
La rotule va s’emboîter dans la trochlée du fémur qui est une sorte de gorge plus ou moins profonde. L’emboîtement harmonieux de la rotule dans la trochlée va dépendre de leurs formes anatomiques, des tendons et des ailerons rotuliens.
Une rétraction de l’aileron externe, plus ou moins associée à une insertion trop latéralisée du tendon rotulien et de la tubérosité tibiale antérieure sur le tibia, vont provoquer un dysfonctionnement rotulien. Il peut se présenter sous la forme d’une bascule isolée de la rotule occasionnant des phénomènes d’hyperpressions cartilagineuses (figure 3 et photo 1) ou associé à un véritable déplacement de celle-ci sur le côté responsable d’un défaut de contact des surfaces articulaires (figure 4 et photo 2).
Ceci va occasionner une gêne à type de douleurs isolées, de blocages, de gonflements, ou sous forme de sensations d’instabilité voire de véritables luxations de la rotule, nécessitant une prise en charge médicale et kinésithérapique
Le jeu de la rotule ne va pas s’harmoniser spontanément, et va occasionner progressivement des lésions cartilagineuses. Dans ces conditions, l’évolution naturelle se fait vers une dégradation progressive de l’articulation et donc une gêne de plus en plus importante.
La présence de douleurs rebelles au traitement médical et kinésithérapique, ainsi que la survenue de luxations récidivantes vont faire poser la question d’une intervention chirurgicale. Le but de l’opération est d’harmoniser l’emboîtement de la rotule sur la trochlée soulageant ainsi les douleurs, stabilisant la rotule et évitant la dégradation de l’articulation.
La chirurgie va consister à recentrer la rotule dans la gorge trochléenne afin de lui redonner un jeu harmonieux et sans contraintes.
Deux procédures sont envisageables en fonction des déformations anatomiques et des symptômes ressentis.
S’il s’agit d’une bascule isolée de la rotule avec rétraction de l’aileron externe, une libération de celui-ci est
alors indiquée.
Elle est réalisée sous arthroscopie, c’est-à-dire sans ouvrir l’articulation. Deux petites incisions de 5 mm chacunes sont
réalisées en avant du genou. Un arthroscope, c’est-à-dire une petite caméra, est introduit par l’une d’entre elles pour
visualiser l’ensemble de l’articulation. Des instruments de petite taille sont introduits par l’autre incision pour sectionner
l’aileron (figure n°5). La rotule va alors se recentrer et l’aileron externe ainsi sectionné va par la suite cicatriser de
façon moins tendue, ce qui permet l’engagement de la rotule dans la trochlée sans pressions excessives (figure n°6).
S’il s’agit d’un véritable déplacement de la rotule, par rapport à la trochlée avec rétraction de l’aileron externe et insertion trop latéralisée du tendon rotulien et de la tubérosité tibiale antérieure sur le tibia, la libération isolée de l’aileron ne suffit plus. Elle doit être associée à une transposition de la Tubérosité Tibiale Antérieure.
Après le geste arthroscopique de libération, une incision d’environ 5 cm est réalisée à la partie supérieure du tibia. La tubérosité tibiale antérieure est exposée. Elle est sectionnée à l’aide d’une scie (figure n°7), translatée et repositionnée au milieu du tibia puis fixée par deux vis. Ces deux gestes permettent alors à la rotule de bien se repositionner au milieu de la trochlée et de la stabiliser (figure n°8).
Les lésions cartilagineuses au niveau de la rotule et de la trochlée peuvent être traitées dans le même temps opératoire, et cela en fonction de leur nature.
La libération de l’aileron dure environ une demi-heure et nécessite 1 à 2 jours d’hospitalisation. Quand elle est associée à une transposition de la tubérosité tibiale antérieure, l’intervention dure environ une heure et nécessite 3 à 4 jours d’hospitalisation.
L’intervention peut être réalisée sous rachi-anesthésie ou bien sous anesthésie générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant 15 jours. Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.
En cas de transposition de la tubérosité tibiale antérieure, une attelle sert à immobiliser et à protéger votre genou pendant les 6 premières semaines le temps de la consolidation osseuse.
La rééducation chez votre kinésithérapeute est débutée après l’intervention. Son but est de préserver la souplesse du genou et de maintenir la masse musculaire.
En cas de section isolée de l’aileron rotulien externe, vous pouvez commencer à marcher dès le lendemain. Au fil des jours suivants, vous reprenez une marche de plus en plus normale. Il faut limiter les déplacements pendant les 10 premiers jours pour éviter que le genou ne gonfle.
La reprise du volant est envisageable au 15ème jour. Celle du travail survient en général après le 1er mois et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent généralement entre le 2ème et le 3ème mois.
En cas de Transposition de la Tubérosité Tibiale Antérieure, la marche s’effectue à l’aide de deux cannes pendant 4 semaines afin de soulager le genou de votre poids. Une attelle est maintenue lors de vos déplacements et durant le sommeil pendant 6 semaines. La reprise du volant ainsi que celle du travail est envisageable au 2ème mois et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent généralement après le 3ème mois.
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Quelle que soit la procédure, l’amélioration des blocages, des gonflements et des phénomènes d’instabilité est rapide après l’intervention. Le résultat sur la douleur dépend de l’existence de lésions cartilagineuses sous-jacentes. Un traitement médical complémentaire peut alors s’avérer nécessaire.
La récupération complète de la mobilité et de la force musculaire survient en général entre le 2ème et le 3ème mois.
Une récidive de l’instabilité peut survenir lors de certaines activités, pouvant nécessiter un geste complémentaire.
Les résultats sont cependant encourageants, puisqu’on obtient une amélioration des douleurs et de la fonction du genou dans plus de 80 % des cas et une stabilisation de la rotule dans plus de 90% des cas.
Laissez votre commentaire