Les indications
Le genou permet d’articuler la jambe et la cuisse. C’est une articulation porteuse très sollicitée : elle soutient le poids du corps et permet les déplacements. Elle est constituée par l’extrémité de trois os : le fémur, le tibia et la rotule qui sont fixés entre eux par des ligaments et par la capsule articulaire. Les cartilages protègent les os et fluidifient les mouvements en permettant aux différents éléments de glisser facilement et sans douleurs les uns contre les autres. Lorsque les cartilages sont détruits ou abîmés, le genou ne peut plus fonctionner correctement.
Il y a différentes causes à l’altération des cartilages articulaires : l’arthrose, l’arthrite inflammatoire, les nécroses, les traumatismes osseux ou articulaires. Toutes conduisent à terme à de vives douleurs, à des enraidissements ou des gonflements engendrant des invalidités pouvant aller de la simple gêne dans les mouvements de la vie quotidienne à une réelle perte d’autonomie.
Lorsque les traitements médicaux n’offrent plus de solutions satisfaisantes, la prothèse de genou est alors le seul moyen de restaurer l’articulation pour permettre la diminution voire la disparition des douleurs et la restitution de la mobilité.
Qu’est ce qu’une prothèse totale du genou ?
Contrairement à la prothèse partielle, appelée «prothèse unicompartimentale» qui intervient lorsqu’une seule partie de l’articulation est endommagée, la prothèse totale du genou vient remplacer l’intégralité de l’articulation.
Les plus utilisées sont les prothèses à glissement. Elles permettent de meilleurs résultats et une liberté de flexion plus importante que les prothèses à charnières qui ont de nos jours des indications limitées.
Les matériaux utilisés sont principalement en métal (titane, alliage de chrome et de cobalt, acier inoxydable) et en plastique (polyéthylène de très haute densité).
Schématiquement, la prothèse totale de genou se compose de deux pièces métalliques fixées aux os remplaçant les parties osseuses et cartilagineuses usées du fémur et du tibia, et d’une pièce centrale implantée sur la rotule permettant le glissement entre les différents éléments.
L’objectif est de rétablir « au plus proche » la mécanique normale du genou.
L’intervention chirurgicale
Si elle est de nos jours bien maîtrisée et presque routinière pour les professionnels grâce aux progrès scientifiques accomplis dans les domaines de l’anesthésie et de la chirurgie, elle reste toutefois conséquente pour les patients du fait qu’elle nécessite une anesthésie générale et quelques semaines de rééducation fonctionnelle.
Cette opération doit donc être bien préparée. Un bilan pré opératoire est nécessaire dans le but d’évaluer l’état de santé du patient et de prévenir d’éventuelles complications opératoires ou post opératoires. Il est aussi recommandé de préparer en amont la sortie, pour pouvoir bénéficier rapidement après l’opération d’une rééducation fonctionnelle indispensable au rétablissement des capacités physiques et de l’autonomie.
Les complications restent rares et de gravités variables. Elles seront prévenues par une surveillance quotidienne à l’hôpital puis par des consultations de contrôle dont la fréquence varie en fonction de la pathologie initiale et des circonstances opératoires.
L’hospitalisation dure en moyenne une à deux semaines. Elle est nécessaire à la prise en charge efficace de la douleur liée en partie à la cicatrisation des tissus, à la surveillance de complications immédiates – notamment infectieuses et thromboemboliques – et à la mise en route de la rééducation.
Rééducation et résultats
La rééducation débute presque immédiatement après l’intervention. Elle est initiée par la mobilisation passive du membre opéré puis par la reprise de la mobilité. Elle se fait à l’aide de machines et d’exercices avec le kinésithérapeute.
Il est indispensable de prolonger la rééducation pendant au moins un mois après la sortie de l’hôpital afin de récupérer rapidement une autonomie dans les gestes de la vie quotidienne et dans les déplacements. Elle peut se faire à domicile, mais il est très souhaitable qu’elle soit réalisée dans un centre de rééducation fonctionnelle.
La récupération des mouvements est généralement très satisfaisante et s’améliore au cours de la première année. Elle dépend toutefois de la pathologie, de mobilité préopératoire du genou et des conditions physiques initiales du patient. Le surpoids et la fonte musculaire jouent souvent un rôle prépondérant. Dans certains cas une rééducation pré opératoire ou post opératoire prolongée peut être proposée.
La très grande majorité des patients voient à terme leurs douleurs disparaître ou s’atténuer de façon considérable. La reprise de la marche ou de la conduite est généralement rapide. Au bout de quelques mois, la plupart des patients peuvent reprendre des activités comme la nation, la danse, ou le vélo. Certains sports comme le ski ou la course à pied resteront toutefois déconseillés pour éviter les chocs ou les rotations du genou pouvant altérer la prothèse.
A distance de l’intervention, le chirurgien orthopédique effectuera un contrôle par radiographies tous les deux à trois ans afin de surveiller l’apparition progressive d’un descellement ou d’une usure. Toutefois la durée de vie d’une prothèse de genou est généralement de 15 à 20 ans et les dernières études laissent penser que les prothèses de nouvelles générations auront probablement une durée de vie plus longue.