Généralités
Le genou situé à l’intersection entre la jambe et la cuisse est une articulation complexe composée des extrémités du fémur et du tibia et de la rotule. Cette articulation porteuse est très sollicitée : elle soutient le poids du corps et permet les déplacements. Elle fonctionne essentiellement selon un mécanisme de « flexion / extension » mais elle dispose aussi d’une capacité de rotation axiale. Pour fonctionner correctement et encaisser les contraintes qui lui sont imposées, elle possède un dispositif stabilisateur puissant dans lequel les ligaments jouent un rôle prépondérant.
Les ligaments sont des bandes de tissus fibreux composés principalement de molécule de collagène. Ils sont donc conçus pour être très résistants et extensibles. Leur rôle est de connecter les os entres eux et de maintenir un contact entre les surfaces articulaires lors des mouvements. Ils permettent que l’articulation soit mobile tout en la stabilisant par la restriction de certains mouvements.
La stabilisation du genou est assurée par quatre ligaments : les ligaments latéraux interne et externes, qui assurent la stabilité latérale en prévenant des mouvements de varus ou valgus forcés (mouvement excessifs vers l’intérieur ou l’extérieur), les ligaments croisés postérieurs et antérieurs situés à l’intérieur de la cavité articulaire, qui font parti du pivot central et préviennent respectivement des mouvements de « tiroir postérieur » du tibia ou déplacement du tibia vers l’arrière par rapport au fémur (LCP), et des mouvements de rotation excessifs (LCA).
Mécanisme et causes des lésions du ligament croisé antérieur
Tout mouvement anormal ou excessif du genou peut entrainer différentes lésions ligamentaires.
Les lésions du ligament croisé antérieur font classiquement suite à :
- des changements de direction induisant des mouvements de rotations excessives du corps vers l’intérieur ou l’extérieur par rapport au pied,
- une torsion du genou lors de la mauvaise réception d’un saut,
- Une hyperextension ou une hyperflexion de l’articulation
Ces situations sont susceptibles de faire subir au ligament une élongation pouvant aller jusqu’à la rupture.
La rupture du ligament croisé antérieur est généralement liée à des traumatismes sportifs. Elle est notamment caractéristique des « sports pivot », comme les sports collectifs (football, rugby, handball, basket), les sports de combat, le tennis ou le ski, nécessitant des changements de directions brutaux, des arrêts et freinages. Le risque peut être majoré par différents facteurs comme l’état du terrain, le niveau d’entrainement du sportif ou le port de chaussures inadaptées à l’activité.
Certains facteurs hormonaux, anatomiques, génétiques, métaboliques ou neuromusculaires peuvent également être mis en cause dans la survenue d’un tel traumatisme.
Cette lésion est en revanche rarement en lien avec des accidents de la vie quotidienne.
Les symptômes d’une RLCA (Rupture du ligament croisé antérieur)
- La douleur : elle peut être vive et immédiate
- La perception d’un craquement pouvant être audible et d’un déboitement lors du traumatisme
- L’installation d’un épanchement au niveau du genou traduit par un œdème (gonflement) n’apparaissant pas toujours de façon immédiate.
- Une hémarthrose (saignement lié à la rupture des vaisseaux du ligament au sein de la cavité articulaire).
- Des troubles fonctionnels : instabilité et parfois, impossibilité d’étendre compétemment la jambe.
Le diagnostic
Il est essentiellement clinique et doit dans la mesure du possible être réalisé par un chirurgien orthopédique.
L’IRM peut être associé, mais ne se substitue en aucun cas à l’examen clinique. En revanche, les ligaments n’étant pas visibles à la radio, cet examen n’a aucun intérêt dans le cadre de lésions purement ligamentaires. Il peut toutefois être réalisé lorsqu’une suspicion de fracture ou de luxation est associée.
L’arthroscopie peut avoir un intérêt lorsque l’examen clinique et l’IRM n’ont pas suffit à poser un diagnostic clair. Elle précède souvent directement l’intervention chirurgicale.
Les traitements
Traitement non chirurgical
Le ligament croisé antérieur n’assurant pas seul la stabilité du genou, il est possible de vivre sans et donc, de ne pas avoir recours à une intervention chirurgicale.
Cependant, ce procédé conservatoire n’est adapté qu’aux personnes relativement sédentaires ne pratiquant pas de sport de façon intensive et aux personnes âgées.
Dans un premier temps le genou est immobilisé à l’aide d’une attelle, le temps aux lésions de cicatriser et à l’hématome de se résorber. On associe la cryothérapie (thérapie par le froid) notamment pour réduire l’œdème. Dans les premiers temps des glaçages peuvent êtres réalisés en moyenne 6 fois par jours puis de façon plus espacée tant que l’œdème et les douleurs persistent.
Dans un deuxième temps, la kinésithérapie permettra de compenser l’instabilité au moyen d’exercices visant à renforcer le tonus des muscles ayant un rôle dans la stabilisation du genou (ischio – jambier et quadriceps) et à améliorer les fonctions proprioceptives globales.
Un grand nombre de patients retrouvent une stabilité satisfaisante du genou, suffisante à l’exécution des activités de la vie quotidienne et à la pratique de certains sports comme la natation, le cyclisme ou même la course à pied. Toutefois, lorsque à terme des instabilités ou des douleurs persistent, il convient de consulter un chirurgien orthopédique qui réétudiera au cas par cas l’intérêt d’une intervention chirurgicale dans le but de prévenir des lésions d’arthrose et de redonner une meilleure stabilité au genou.
Traitement chirurgical
Il est systématique pour toutes les personnes nécessitant une stabilité optimale du genou (sportifs de hauts niveau, certains amateurs souhaitant reprendre leur activité sportive (football, ski…), certains professionnels).
En effet, certaines activités ne peuvent être pratiquées avec un antécédent de rupture du ligament croisé antérieur non opéré sans risquer d’induire d’autres traumatismes ou l’appariion progressive d’une arthrose.
L’intervention se fait sous arthroscopie et consiste à greffer un tendon en remplacement du ligament rompu (ligamentoplastie)
Si elle comporte les risques classiques liés à toute intervention chirurgicale, elle est peu invasive, bien maîtrisée et permet un traitement définitif tout en prévenant les lésions d’arthroses.
Diakite lansseiny
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08/02/22
Bonjour Docteur ,moi j'ai eu accident depuis le juin dernier 2021, j'ai fais un scanner et on ma fait savoir qu'il y a trois ruptures des ligaments